20/09/2004
Diverses lectures : Ernst Jünger, etc.
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15/09/2004
Le génie d'Arnaud Viviant
18/08/2004
La Peau de l'ombre de Joël Gayraud

Lundi 16 août
J’ai terminé la lecture de La Peau de l’ombre de Joël Gayraud, paru chez José Corti. J’ai dit que l’on m’avait conseillé la lecture de ce livre, qu’il est vrai j’avais déjà repéré : une cible potentielle de lecture, rien de plus, je suis coutumier de ces espèces de repérage qui n’ont qu’un seul but, me jeter ensuite sur tel ou tel livre, dépecé alors comme si j’étais un tueur en série. Gayraud, nous apprend le site du célèbre éditeur, est traducteur du latin et de l’italien, d’auteurs tels qu’Ovide, Leopardi ou encore Agamben. Ancien khâgneux, l’homme est donc, à l’évidence, un fin lettré et son écriture s’en ressent, voici au moins un point que nous ne lui contesterons pas. C’est la peau de son écriture mais aussi son ombre, son aspect le plus volatil, inessentiel. Ainsi de son goût pour les méditations moins phonétiques que poétiques (l’exemple du « o dans le e ») ou pour ses réflexions sur le langage, souvent admirables même si, c’est là que le bât blesse, je ne comprends guère pourquoi un tempérament évidemment littéraire va s’égarer dans un domaine qui lui convient moins, celui de la philosophie. Pourtant, l’intention du livre est intéressante, qui annonce une attention phénoménologique à la réalité, moins à sa peau d’ailleurs qu’au velouté le plus fin de la pêche, qu’on appelle pruine. La matérialité fascinante et poétique du monde est donc privilégiée, louée même par rapport aux fantômes hideux de l’arrière-monde.
Fort bien. Mais alors, pourquoi donc, l’auteur ne se privant jamais de critiquer violemment l’emprise que le christianisme a exercé sur l’Europe, courir se réfugier, assez pitoyablement à mon sens, dans les jupes sales de la psychanalyse, cet idéalisme de la latrine ou de l’égout, ce faux dieu de nos déchets les plus rebutants, sous prétexte de tenter de saisir l’essence (le mot fera grimacer Gayraud) évanescente de nos rêves ? Quitte à choquer, je préfère me perdre dans les limbes fécondes de l’eschatologie, qui jamais ne peut se contenter bien longtemps d’approximatives visions (Maître Eckhart est ainsi l’un des auteurs dont je conseillerai vivement la lecture à Gayraud qui goûte davantage les surréalistes…), plutôt que glisser malencontreusement sur les étrons de notre inconscient, que je ne réduis cependant pas à la fosse septique humée par les sbires bavards de Freud. Reste que l’un des courts textes (p. 138) que l’auteur consacre à l’un de ces rêves qui nous semblent plus réels que notre quotidien est superbe, de la même façon que le goût proclamé d’une philosophie non systématique, c’est-à-dire hégélienne, fera privilégier à Gayraud des auteurs tels que Kierkegaard ou son tragique descendant breton, Jules Lequier. Une nouvelle fois, je ne puis qu’abonder dans le sens de l’auteur et goûter ces autres exemples de philosophes tragiques par excellence, Nietzsche, Michelstaedter ou Benjamin. En revanche, me troublent plusieurs points. D’abord le fait que Gayraud, qui vient de nous marteler son goût pour l’œuvre de penseurs qui n’ont jamais séparé le dire du faire, nous offre un bel exemple de dédite lorsqu’il affirme que, aujourd’hui, le seul héroïsme qui vaille étant celui de l’effacement et de l’oubli (p. 177), lui bien sûr peut continuer d’écrire ! Pourquoi donc ce privilège ? Nous ne le savons pas, si ce n’est que Gayraud, ce qui lui donne bien des droits sans doute, est un révolté, un conspirateur de l’ombre… C’est ainsi que Gayraud, qui sans cesse clame qu’il est un anarchiste au sens propre du terme, un homme qui veut, en détruisant le présent, faire advenir un nouveau commencement (archè), peut tranquillement devenir, à son tour, marchandise contemplée dans un lupanar par des milliers d’yeux virtuels, puis achetée, cela va de soi, par autant de mains avides.
Il y a plus grave cependant, je l’ai dit. La détestation évidente que manifeste l’auteur à l’endroit du fait religieux, plus encore, si cela est possible, à celui des religions révélées, systématiquement confondues avec des régimes d’oppression éhontée, voilà ce qui a fini par m’indisposer, m’agacer puis en fin de compte me faire partir d’un grand rire, l’humour étant finalement la plus belle claque que l’on puisse distribuer à un gamin sûr de ses dons qui, devenu adulte, ne s’en réfugie pas moins sous ses douillettes couvertures. En un mot, Gayraud a la trouille de ce qu’il connaît bien mal… En somme, et pour me laisser aller à un mauvais jeu de mot, il ne faut pas trop vite vendre la peau avant d’être bien certain d’avoir tué sa divine ombre… Car enfin, passe encore que l’auteur admire en Benjamin un penseur qui renonce consciemment à nous assener une vérité brutale, préférant tenter de nous convaincre par un chemin oblique (notons au passage qu’une telle approche est parfaitement applicable à Kierkegaard, espion de Dieu selon ses propres termes. Notons aussi que Gayraud, contre Scholem qui pouvait au moins se targuer de connaître infiniment mieux que l’auteur son grand ami, ne voit pas en Benjamin un penseur religieux…), passe encore qu’il nous fasse rayonner les splendeurs perdues d’une époque où le sacré n’avait pas encore été balayé par la violence des fous de Dieu. Comment expliquer en revanche la cécité de l’auteur quant à ces innombrables auteurs qui, en des termes d’une violence qui le feraient sans doute lui-même rougir, lui qui pourtant se présente en mercenaire de la révolte (le comble du ridicule est atteint lorsque Gayraud compare son courage à celui d’Ulysse, pp. 204-5), ont bien avant lui décrié la déshumanisation progressive du monde contemporain, sans connaître un seul traître mot du catéchisme marxiste ? Que vaut ainsi un Gayraud face à un Bloy, un Bernanos, qu’il ne cite jamais et qu’il ferait sans doute bien de lire quelque peu avant de jouer les prophètes de l’âge des blooms ? Que vaut-il même face à un Anders, communiste comme lui mais à l’évidence bien plus ouvert à des auteurs qui ne l’étaient guère, voire pas du tout, et dont les analyses remarquables concernant la technique, le triomphe de la machine, notre monde devenu fantomatique, etc., paraissent réduites, sous la plume de Gayraud qui semble ne pas connaître cet auteur phare, à quelques piques ridicules (et déjà maintes fois lues dans les livres de Finkielkraut par exemple) contre les portables, les marques de survêtement ou la marchandisation croissante de nos villes ? Quoi de neuf dans ces textes, pourtant nombreux, dénonçant la réification du monde et des êtres ? Y a-t-il une seule idée, non pas certes parfaitement originale mais, à tout le moins, nous dévoilant quelque horizon inconnu ? Non, il est vrai que la pureté de l’engagement communiste de Gayraud à de quoi nous faire hurler de rire, lui qui explique sa fascination pour les prestiges et les vertiges – à l’évidence : quelques dizaines de millions de morts tout de même – de l’utopie la plus meurtrière que l’humanité ait connue, par sa lecture des albums de Babar ! Je parlai de rire… En fin de compte, nous rassure le fait que l’imbécile est toujours terrassé par sa propre bêtise, qui suinte de chacun de ses pores sans même qu’il paraisse s’en rendre compte, prenant même celle-ci pour une irrépressible modestie qui lui fait confondre Netchaïev et… Casimir ?
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12/08/2004
Sur une île, stalker, quels livres emporteriez-vous ?, 3
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08/08/2004
Sur une île, stalker, quels livres emporteriez-vous ?, 2
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03/08/2004
Sur une île, stalker, quels livres emporteriez-vous ?
24/06/2004
Quelques chevaliers de la Table ronde

« La corruption de l’homme est suivie par la corruption du langage. Quand la simplicité du caractère et la souveraineté des idées sont rompues par la prédominance des désirs secondaires […], et que la duplicité et le mensonge prennent la place de la simplicité et de la vérité, le pouvoir exercé sur la nature en tant qu’interprète de la volonté est perdu jusqu’à un certain point ; on cesse de créer de nouvelles images, et les mots anciens sont détournés pour représenter des choses qui ne le sont pas ; on se met à employer de la monnaie de papier quand il n’y a plus d’or ni d’argent dans les caisses ».
Ralph Waldo Emerson, La Nature
Lectures de plusieurs revues dont Médias, qui ne démérite pas comme je l’avais une première fois affirmé, n’ayant fait alors que parcourir quelques pages, ce qui suffit assez, bien souvent, pour se faire une idée assez précise de la qualité du travail proposé. La mise en page, d’ailleurs, est très claire, les photos assez soignées bref, on peut respirer. J’ai surtout apprécié l’entretien avec Marcel Gauchet qui évoque l’idée d’un « journalisme supérieur », aberration qui me paraît parfaitement creuse, un bon écrivain étant à mes yeux le plus grand des journalistes possibles, que dire alors d’un très grand écrivain si l’on songe à Bernanos, Malraux ou Mauriac qui donnèrent dans le journalisme. Un journaliste, inversement, fût-il le souverain pontife de ce minuscule État ayant sa propre législation discrétionnaire, ses bordels, sa police et ses cachots, ne sera dans le meilleur des cas qu’un piètre écrivain. Reste que le patron du Débat a parfaitement raison de souligner, après combien d’autres cependant, que le petit monde du journalisme français « est peuplé de militants qui ont trouvé dans les médias un autre emploi du mode de pensée militant ». L’article cosigné par Robert Ménard et Pierre Veilletet sur la guérilla des altermondialistes contre l’info est tout simplement excellent, dans lequel on peut lire cette description parfaitement valable de notre époque – à l’exclusion du premier membre de phrase (et encore) – alors qu’elle s’appliquait au monde des années 70-80 : « coalition hétéroclite de régimes communistes, de despotes afro-asiatiques et d’intellectuels occidentaux tiers-mondistes » qui tente, par tous les moyens qui sont à sa disposition, de jeter au large un filet au maillage ultra-serré afin d’éviter que quelque poisson indiscipliné ne lui échappe.
Alors que Chantal Delsol, dans un bel article pour l’enquête menée par Le Figaro sur l’identité française, affirme, pour une fois de façon assez claire et sans louvoyer, qu’il nous faut « redessiner sans les perdre les référents qui nous ont construits », Richard Millet, dans un magnifique texte (Le Dernier Écrivain) paru dans la nouvelle série des Cahiers de La Table ronde, écrit sans ambages qu’il voit « s’effondrer la grande verticalité européenne au profit d’une horizontalité parcellaire : la fin du christianisme, c’est-à-dire de la littérature telle qu’elle nous a portés jusqu’en ce nouveau siècle d’où elle semble se retirer […] ». L’idée est intéressante (mais certes pas neuve) qui affirme que la littérature (et plus largement, à mon sens, l’art tout entier) n’a strictement plus rien à dire si la déserte la préoccupation de la transcendance. La suite mérite d’être notée qui évoque un affaiblissement de la puissance politique française concomitante d’une langue qui tous les jours perd de son sang, idée ingénieusement exposée par un autre auteur des Cahiers, François Taillandier : « La France est entrée dans la fadeur du reniement de soi, dans l’extraordinaire réticence de langue, ne nommant plus le monde, ce qui continue de s’entendre en français ne répondant déjà plus de moi, n’étant plus à la langue qui m’a constitué que le bruissement même de ma disparition et à la phrase française ce que le rock et ses dérivés sont à la musique savante ». Tout est dit et dans une langue très maîtrisée qui n’est pas, heureusement, le pidgin télégrammique (ou le sabir télégraphique pour les esthètes...) employé par Nicolas Rey dans un texte insignifiant. A mon sens, c’est l’affaiblissement de notre langue qui réduit notre pays à n’être plus qu’un inlandsis de médiocrité, une toundra intellectuelle fière de ses quelques maigres arbustes. Il y a autre chose dans la constatation faite par Richard Millet : un effacement progressif de l’écrivain au monde, qui déserte la place publique piaillante de cris et de réclames pour s’enfoncer en son âme avec pour seule compagne la langue, autant dire non seulement et à l’évidence la France, toute la France depuis, au moins, les Serments de Strasbourg rédigés en 842 mais aussi les autres pays, leur histoire, les liens entre ces derniers et notre pays, l’univers tel que notre langue nous l’a donné à voir et comprendre. Le « sentiment de la langue » est ainsi une recherche, mieux, une quête que j’hésite à nommer mystique, une plongée dans « l’épaisseur d’une langue » qui a (pardon, qui aurait puisqu’elle ne l’a plus guère…) « le goût du secret et l’évidence cachée du monde ».
Quoi qu’il en soit ce premier numéro de la nouvelle série est prometteur et je me dois de saluer, quelles que soient mes critiques, la volonté de deux hommes, Denis Tillinac et Jean-François Colosimo, qui ont permis la renaissance de ce qui fut une très belle revue. Je signale d’ailleurs, pour finir, les textes de Jean-François Colosimo – sorte de journal aussi métaphysique (mais tout de même bien moins salonnard) que celui de Michel Crépu est littéraire – et de Philippe Muray même si la partie purement littéraire de la revue, je l’ai dit avec Nicolas Rey mais aussi Gabriel Matzneff et Yves Charnet, s’avère la plus décevante.
***
Voici une critique rédigée par Luc-Olivier d’Algange sur Saint-Bernard (Éditions Pygmalion-Gérard Watelet, 1998) de Philippe Barthelet.
Le spectacle du monde moderne ne laisse de rendre plus merveilleux les temps où l'esprit se manifestait avec une royauté si naturelle que les circonstances historiques et profanes ne cessaient d'en recevoir l'empreinte et, parfois, d'en être bouleversées. Quel monde étrange et lointain que celui où la parole humaine, dévouée à ce qui la dépasse était entendue avec révérence ! « La connaissance de Dieu, écrivit Saint-Bernard, est la cause que l'homme est quelque chose ». Philippe Barthelet, dans le livre qu’il a publié sur Saint-Bernard, dans la collection Chemins d'éternité dirigée par Olivier Germain-Thomas, précise ainsi le propos : « L'homme n'est que pour autant qu’il connaît Celui qui est. Dans la mesure même où elle est d'ordre supra-individuelle, l'autorité spirituelle est infaillible par définition ».
Faire le récit de la vie de Saint-Bernard, c'est bien autre chose qu'une biographie. Certaines existences sont prédestinées. Or, qu'est-ce qu'une prédestination, sinon une victoire sur le déterminisme ? Ces éclatantes destinées, écrivit Bernanos à propos des hommes qui se sont haussés jusqu'à la sainteté et furent transfigurés par elles « échappent, plus que toutes les autres, à n'importe quel déterminisme : elles rayonnent, elles resplendissent d'une éclatante liberté ». Le récit d'une existence prédestinée exige de l'auteur l'exercice à la fois de la vision panoramique et de la vue plongeante. Il faut tenter de rendre compte, en même temps, de l'horizontal et du vertical. Relever ce défi, c'est comprendre les traces d'un cheminement humain comme l'empreinte d'un sceau divin. Philippe Barthelet montre, avec exactitude, que chaque moment de la vie de Saint-Bernard est une victoire sur le hasard. Cette victoire, il importe de nous en souvenir, fut aussi longtemps celle de la Couronne de France. Lorsqu'une vie humaine est haussée à une certaine intensité de ferveur et d'abandon, il peut arriver qu'une conversion du regard change le plomb si lourd et si immobile de l'entendement humain en un or fluant d'entendement divin. C'est à cet instant-là que les signes deviennent Symboles.
Tout est dans le mystère de l'oraison. L'oraison est à la fois prière et parole. La possibilité même de retrouver l'oraison dans l'écriture témoigne de la générosité divine. Nous nous hasardons dans les phrases, portés par une exigence vague et peu à peu la grammaire et l'étymologie nous laissent entrevoir l'Ordre divin. « La Prière est l'échelle de Jacob, écrit Philippe Barthelet, le lien vivant entre tous les mondes ; la prière est la véritable parole de l'homme, que les anges écoutent ».
De cette perspective métaphysique où le Symbole rayonne, Philippe Barthelet, parce qu'il sait construire et orienter son propos, nous porte un témoignage précis, dans la lignée de René Guénon, avec cette exactitude mathématique qui unit le sens des rapports et des proportions avec l'effusion lumineuse du sentiment poétique. Ainsi, à propos du Symbole de la fête des Rois : « La kabbale hébraïque, telle que le Moyen-Age l'a connue, l'ésotérisme chrétien en a sucé le lait et il semble qu'en ce domaine tout ou presque soit à redécouvrir ; beaucoup de rapprochements que l'on se hâte de déclarer fortuits s'y éclaireraient d'une toute autre lumière. On observe par exemple que le lis, en hébreu Havatseleth symbolise la Shekinah ou présence divine et qu'il a la même valeur que le miel, Nöphet, soit 350. Le lis et le miel sont attribué à la Vierge par la liturgie chrétienne, et Saint-Bernard, doctor mellifluus – qui fait couler le miel – est, par tradition le protecteur des Lis, soit de la Couronne de France, laquelle appartient à Dieu comme l'a rappelé Jeanne d'Arc. Couronne que le roi Louis XIII a consacrée, ou mieux translatée, à Notre-Dame ».
L'intérêt de telles considérations est de montrer que ce qui paraît si lointain, si éloigné de nous par la tristesse étrange du monde moderne, est en même temps fort proche. Non seulement nos villes et nos livres sont pleins de témoignages de la vérité justement orientée mais encore, au cœur de chacun, pour peu qu'il n'eût point été gagné par le nihilisme, demeure quelque ressouvenance et quelque pressentiment d'un élan chevaleresque. « Il est au vrai deux sortes de chevaleries, écrit l'auteur, la terrestre et la célestielle, la chevalerie selon Lancelot et la chevalerie selon Galaad, – l'ancienne et la nouvelle, comme il y a selon Saint-Paul le vieil homme et l'homme nouveau. L'ancienne est la chevalerie de naissance et de caste ; elle n'est que la préfiguration charnelle de l'autre, la spirituelle, où tout prend sens et figure véritables [...]. C'est encore la leçon très-oubliée du symbolisme : le sens obvie, banal, technique peut avoir raison, il aura toujours moins raison dans son ordre subalterne que le sens profond, secret, "poétique" si l'on veut, prophétique à coup sûr, qui replace chaque chose particulière dans sa juste perspective, apprend à voir en elle un hiéroglyphe de l'invisible et à déchiffrer l'univers comme un blason de Dieu ».
L'ouvrage donne au chercheur épris de l'art du déchiffrement (qui se distingue du banal dénombrement, comme l'interprétation se distingue de l'explication) des éléments premiers et primordiaux. Notre temps n'est que trop enclin au délire d'interprétation. Il importe désormais de se reporter à l'essentiel. Les plus vastes champs du savoir ne valent que s'ils s'ordonnent et désignent un centre, qui est la Sapience. Le style vient servir la Sapience en donnant à la pensée l'élégance et la précision qui font de la quête de la Vérité une aventure digne d'être vécue. De toutes les aventures humaines, la chevalerie spirituelle est celle qui donne avec le plus d'exactitude au mot orientation sa signification aurorale et libératrice. L'ouvrage s'adresse ainsi au premier titre à celui qui s'interroge sur le sens du passage entre l'histoire et la Légende.
Toute vie prédestinée fleurit dans la Légende. Sa corolle d'or s'épanouit dans le supra-sensible. « Saint Bernard, écrit Philippe Barthelet, a quitté l'histoire pour le conte, quand le conte est devenu le refuge de toute sainteté opérative et médiatrice dans l'ordre temporel. La légende bernardine – legenda, ce qui doit être recueilli, et lu – a refleuri bientôt dans la Quête du Graal, dont l'auteur anonyme a fait de Galaad le double poétique de l'abbé de Clairvaux, au point que tout le roman peur se lire comme une nouvelle Vita Bernardini dépouillée des contingences de la biographie : non pas recomposition délibérée après coup sous le déguisement de la littérature, ce qui eût permis tout juste de produire un très-piteux roman ; mais infaillible coïncidence de l'allégorie et de l'histoire dans l'unique réalité du symbole ».
21/06/2004
Le Nom du monde est Forêt d'Ursula Le Guin. Laurent Schang sur Le Retour des caravelles de Lobo Antunes
19/06/2004
Aragon sans mentir : entretien Rémi Soulié / Laurent Schang
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16/06/2004
Mars la rouge
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15/06/2004
Artistes sans art, écrivains sans parole
14/06/2004
Les châteaux au Portugal de Dominique de Roux
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12/06/2004
Quelques lectures du stalker - Gustave Thibon
05/06/2004
Nihilisme et littérature : au-delà de la ligne de risque + Entretien avec le magazine Citron
02/06/2004
La Terreur et les Lettres
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27/05/2004
Le Livre du Jour d'après
20/05/2004
Lettre à un ami français, Daniel Cohen
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18/05/2004
Dominique de Roux, immédiatement !
12/05/2004
Rimbaud, Bernanos et Frank Herbert
10/05/2004
Les Chants de Maldoror de Lautréamont
Tu n'écriras pas mon Nom
07/05/2004
Pierre Boutang par Luc-Olivier d'Algange
03/05/2004
Pierre Marcelle déconstruit
28/04/2004
La revue Place au(x) panses d'Olivier Pascault
26/04/2004
Maurras : le bonheur est-il dans le pré ?, suivi d'un article de Rémi Soulié sur La Maison un dimanche de Pierre Boutang
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20/04/2004
Sciascia l'énigmatique
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L'Imbécile, Topo, La Sœur de l'Ange, Conférence
Heureusement qu’existent encore les revues, respiration essentielle (mais souffreteuse, chaotique et difficile, en un mot : fragile) d’une vie intellectuelle qui n’est pas encore inféodée au journalisme ou, plus prosaïquement, noyée dans un bidet de phrases sales. J’ai donc lu quelques articles (quelques-uns seulement, c’est mon droit) de deux revues, Topo et L’Imbécile. Cette dernière consacre à Nietzsche, le penseur indémodable de toutes les modes, y compris les plus ineptes, un dossier pour le moins inégal, dont le texte de Pascal Imaho consacré aux transpositions cinématographiques de la pensée nietzschéenne, m’a semblé le plus intéressant. Une bizarrerie toutefois, concernant l’interprétation d’un passage célèbre du film de Tarkovski, Stalker : comme d’ailleurs l’indique l’illustration choisie, ce n’est pas l’Ecrivain qui se recroqueville en position fœtale dans un cours d’eau (ou plutôt, une espèce de marécage à moitié asséché), mais bel et bien le passeur, c’est-à-dire le stalker, innocent touché par la grâce qui, lui, à la différence des deux autres personnages, est désespéré de constater le peu de foi qui anime les faits et gestes des hommes qui l’accompagnent et qui pensent que la Zone n’est rien d’autre qu’une vaste foire mystérieuse leur réservant d’agréables surprises. Quant au fait de prétendre, Pascal Imaho, que le chien noir est la « personnification » (ânerie monumentale : il s’agit d’une animalisation) du Malin, allons allons !, laissez donc ce symbolisme poussif aux rédactrices d’Elle… et regardez de nouveau le film de Tarkovski, puisque le chien, au contraire de vos affirmations, apparaît dans la Zone, d’où pourtant toute vie est exclue, puis suit le stalker et, d’une certaine façon, l’adopte. Les approximations me paraissent heureusement moins visibles dans le deuxième article d’Imaho, qui évoque bellement les films de Jarmush, Gallo et Yu Lik Wai, respectivement Coffee and Cigarettes, The Brown Bunny et All Tomorrow’s Parties. C’est à peu près tout ce qui m’a frappé dans ce numéro de L’Imbécile redivivus, hormis peut-être l’article de Frédéric Schiffter consacré au phénomène du fanatisme (qui pourtant jamais n’évoque cette évidence : aujourd’hui, le fanatisme est celui de certains musulmans). J’évoque rapidement le papier bizarre de Frédéric Pajak sur François Hollande (on hésite à parler de portrait doucement ironique ou de dénonciation feutrée s’accordant bien, après tout, avec l’insignifiance de l’homme politique croqué), celui de Florian Zeller sur Aznar (d’une écriture nulle qui accumule les poncifs et critiques d’arrière-comptoir à l’égard de l’ex-dirigeant espagnol) et, enfin, le meilleur des trois, l’article de Guy Protche sur Marc-Olivier Fogiel. Ah, non, j’allais oublier le texte très drôle de Philippe Muray sur le fléau du rire, récupérant (cette fois avec intelligence) les tics de langage (donc d’esprit) propres au petite peuple de gauche.
Voilà tout. C’est peu mais la tentative (ou plutôt sa redite) est intéressante à mon sens même si elle manque de maturité.
C’est ce même reproche que j’adresserai à Topo, le «mensuel de tous les livres» (le sous-titre fait déjà rire… et frémir), dont la dernière livraison est consacrée à la question de Dieu, plus précisément à celle du Christ et de ses représentations cinématographiques, littéraires et mystiques. J’établis une gradation là où les rédacteurs de Topo se contentent de juxtaposer des textes dans une mise en page capable d’infliger une migraine ophtalmique à un adepte du fauvisme. Les deux articles consacrés au polémique film de Mel Gibson sont ridicules et traduisent assez le parti-pris idéologique de la revue, dont Prieur et Mordillat sont les rédacteurs en chef invités (avant le grand philosophe Alain Souchon et après Bashung, Isabelle Carré et Josiane Balasko…A quand un numéro piloté par Steevy ?). Il y a cependant des articles intéressants et, je dois le dire, assez surprenants par les figures qu’ils évoquent, qu’elles soient profanes ou mystiques : par exemple celui, sous la plume de Delphine Hautois, présentant Charles Du Bos dans son immense Journal. Celui encore de Jean-Marc Talpin sur l’expérience mystique féminine qui lui permet de mentionner une de mes collections favorites, Atopia, chez Jérôme Millon, que je n’inviterai jamais assez à découvrir. Je mentionne encore l’entretien avec Denis Podalydès relatant ses expériences de lectures enregistrées et, cette fois pour insister sur sa nullité critique qui n’est pas même celle d’une quatrième de couverture, le texte de Lorraine Rossignol évoquant les amours païennes, dont le collectif de Cancer !, Gueules d’amour, remarquablement analysé par une plume qui ferait fortune, je crois, si elle se cantonnait à la rédaction des notices d’utilisation pour aspirateurs.
Apparemment, puisque le mot «hasard» est réservé aux imbécile selon Léon Bloy, il était nécessaire (de toute éternité aurait ajouté l’écrivain) que je lise cette revue durant le long trajet qui me conduisait en train vers l’insignifiante, laide et commerçante ville (plutôt bourgade) de Lourdes. Je n’ai d’ailleurs pas eu besoin de me souvenir des textes d’une violence qui nous semble aujourd’hui inouïe que lui consacrèrent Huysmans et Bloy pour trouver cette verrue miraculeuse (au superbe paysage qui l’entoure mais aussi à toute conception d’une foi exigeante et solitaire), immédiatement et sans hésitation, d’une vulgarité extraordinaire, pas seulement, hélas !, commerçante.
Il fallait donc, aussi, que je revienne à Paris pour parcourir (parcourir seulement, hélas) le superbe travail accompli par Matthieu Baumier pour le premier numéro de La Sœur de l’Ange dont je reparlerai bien évidemment dès que j’aurai quelque instant à lui consacrer. Je songe toutefois, en tournant les pages nombreuses de La Sœur, pour celles et ceux qui la connaissent, à la revue (le terme est faible) intitulée Conférence, créée par Christophe Carraud qui, à présent, dirige une collection chez Jérôme Millon, Nomina. Je suis de même certain que Matthieu Baumier saura éviter à sa très belle revue de sombrer dans le détestable clanisme qui est le cruel, l’impardonnable défaut de Conférence, à la fois admirable lorsqu’elle publie des textes (bien souvent inédits) d’auteurs tels que Pétrarque, Anders ou Hill et pitoyable lorsqu’elle ouvre ses colonnes à des auteurs contemporains (presque toujours la même clientèle de cueilleurs de champignons poétiques et de rimailleurs spécialisés dans l’ode aux petits étangs, il suffit de jeter un œil sur le «cahier de création» de chacun des numéros pour s’en convaincre) qui en déparent la qualité et la profondeur évidentes.
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14/04/2004
Gómez Dávila ou la passion de la Réaction

11/04/2004
Our dried voices, when we whisper together...
08/04/2004
Lecture de Cancer !, acte troisième
Je continue ma lecture de Cancer !, remarquant un fait pourtant frappant que je n’ai pas suffisamment développé dans ma précédente note de lecture. La majorité des articles de ce numéro bien décevant, qui heureusement ne nous a pas imposé, cette fois-ci (par quel miracle de saine sévérité éditoriale ?) de ridicule et pitoyable exégèse des œuvres complètes d’Alizée, est presque exclusivement tournée vers les nombrils respectifs des différents cancéristes, à l’exception notable de quelques textes, de loin les meilleurs, que j’ai déjà signalés.
On me rétorquera, d’une façon bien convenue, que la création véritable n’est presque jamais un travail critique mais qu’elle doit au contraire explorer, dans une jouissive et incontrôlable descente au milieu des remugles des streams of consciousness, les tréfonds inconnus d’une libido éruptive, en fait minimaliste et dramatiquement privée d’une originalité qui, à tout prendre, aurait plus intérêt à s’ouvrir à ce qui la dépasse, le texte d’un autre par exemple, la beauté d’une œuvre qui n’est pas issue de sa petite plume. On me servira, là encore sans génie ni même étonnement, la soupe froide de Rimbaud, de Butler ou de Joyce et de combien d’autres voyants (ou prétendus tels) qui ont dû, pour écrire, cultiver sur leur propre cœur quelque monstrueuse verrue qui effraierait la vue d’un blême et innocent « universitaire », apparemment la classe d’insecte punaisé à laquelle j’appartiendrais… Bien évidemment, tous ces prétendus arguments sont d’une bêtise totale et ces magnanimes contradicteurs d’oublier allègrement que nous avons, pour nous convaincre du labeur intime et énorme d’écriture que représentèrent ces prétendues plongées en apnée, les brouillons d’Une saison en enfer et les notes, mille fois recuites sous le feu de l’érudition, concernant l’écriture-limite de Finnegans Wake. Et combien de pages d’auteurs qui ont commenté les œuvres admirées de leurs prédécesseurs ou contemporains : Borges sur une multitude d’écrivains, souvent obscurs, T. S. Eliot sur les poètes anglais ou sur Dante, Diderot, Baudelaire et Claudel sur les peintres et les poètes, etc.
Non, foin de tout cela, car nous sommes à l’heure sacrée où le soleil nietzschéen, celui qui semble exposer à un cancer de la peau l’équipe de L’Imbécile, darde son trait à la verticale de notre ego, jamais aussi astiqué que depuis l’époque où quelques gamines habillées de noir nous livrent, avec crainte et tremblement et ténébreux regard saisi d’effroi, leurs précieuses introspections dans les univers solipsistes et profondément ennuyeux de quelques adolescents en mal de frissons, Eminem ici, Manson là (au moins, parler du vrai Manson aurait eu plus de panache), Cronenberg encore, platement réduit à quelque truismes pas mêmes lacaniens dans Gueules d’amour. Les proses blanches (alors qu’elles se rêvent noires) d’Isidora Pezard ne sont d’ailleurs pas les moins perverses puisqu’on parvient toutefois à y flairer, comme une pépite enfouie sous mille kilomètres de houille, l’intention de ne pas flouer son lecteur, d’être sincère, même si cette sincérité se mesure à quelques jets de gras sébum sur un miroir évidemment fêlé, accointance avec un démon de midinette oblige.
Il y a plus grave bien sûr que cet innocent jeu de marelle qu’on veut nous faire prendre pour une danse avec le diable. Il y a beaucoup plus grave, avec les textes de James et de Costes par exemple qui, étrangement, contre toute logique, sont défendus avec une hargne de molosse par Bruno Deniel-Laurent, au prix d’un aveuglement systématique et bien évidemment partial (l’amitié, me dira-t-on) sur la qualité littéraire minimale que l’on est en droit d’attendre d’une revue qui, ce n’est pas le moindre de ses mérites, n’a peur de rien et le proclame bien haut. Seulement, si l’intention est bonne, il faut au moins avoir quelque solide raison de gueuler, quelque plume pour laquelle, comme l’éditeur de Liquidation de Kertész, on ne craindrait pas de se damner… J’ai eu avec Bruno quelques mots suffisamment secs et explicites pour ne point me sentir obligé de lui rappeler que sa revue court tout droit vers un piteux déculottage et une danse faussement lascive dans quelque sous-cave glissante du Marais si, immédiatement, il ne reprend pas solidement en mains, d’une poigne de fer, au risque de mécontenter ses scatophiles plumitifs faussement montévidéens, les rênes d’un attelage qui n’a plus aucune cohérence malgré le centre exorbité (et le faible aimant) que constitue la défense légitime de Maurice G. Dantec. Pour filer ma métaphore, ces deux animaux écumants (des bœufs sans doute mais il s’agit peut-être d’ânes ou de porcs…) et leurs clones doivent être solidement entravés par le même joug contraignant, d’abord parce que, en bon célinien qu’ils ont oublié d’être, ces derniers ne devraient jamais perdre de vue que le style ordurier est un art qui ne supporte pas de dégazages systématiques (comme le savaient d’ailleurs un Sade et un Bataille) ou encore, comme le dit le Professeur Y quelque part, qu’il est bien difficile d’édifier une statue durable composée de caca, en bref…« chie pas juste qui veut ».
Qu’on ne me fasse pas dire ce que je n’ai jamais prétendu. Bien évidemment, je ne veux absolument pas d’une revue (d’autres existent) qui serait tout entière dédiée à des textes critiques, ma pente évidente (mais pas unique…), même si, sous les plumes de certains (Claude-Edmonde Magny, Harold Bloom, Georges Blin, Max Milner, etc.), des commentaires peuvent parfaitement acquérir, comme avait sans cesse raison de le rappeler T. S. Eliot, un statut d’œuvre à part entière ou, selon Michel Foucault, de langages seconds qui, en fait, nourrissent les œuvres premières, souvent élaborées dans des ténèbres que seul un texte réflexif peut tenter de dissiper modestement. Je me contenterai de rappeler que l’idée de ne pas paraître ridicule en évoquant ses règles blanches ou ses turgescences d’adolescent fiévreux (les bonhommes sont tout de même plus que trentenaires…) est somme toute éminemment moderne, alors que durant des siècles des générations entières d’auteurs n’ont jamais eu suffisamment d’humilité pour s’effacer devant l’œuvre commentée, que l’on songe aux innombrables textes anonymes du Moyen Age ainsi qu’aux hermétismes savants de la gnose, de l’alchimie ou de la Kabbale, et que dire de l’humilité d’un Kafka ou d’un Gadenne que son meilleur connaisseur, Didier Sarrou, me reprocha un jour de défendre avec trop de colère, sans vraiment m’effacer derrière l’œuvre admirable, presque transparente...
Peut-être cet homme érudit et simple avait-il raison, oui, mais cette colère me paraissait alors justifiée, comme elle me le semble encore, face à l’immense crétinerie de nos contemporains, à la crasse prétentieuse de tant d’universitaires mêmes qui ne savent pas qui est l’auteur des Hauts-Quartiers et qui, si on le leur apprenait, se moqueraient comme d’une guigne de le lire.
Voilà pourquoi il me semble plus qu’urgent, à vrai dire vital sauf s’il souhaite rapidement se métastaser et finalement crever (c’est parfois la tentation suicidaire de beaucoup de jeunes revues), que le barnum de Cancer ! décide si, oui ou non, il va une fois pour toutes privilégier la qualité et le travail – il est ainsi honteux de ne pas accorder plus de place à la prose de Sarah Vajda – et se débarrasser du prétendu talent rectal de certains fumistes qui, parfois, il faut le dire (je l’ai dit de James défendant Dantec), ne déméritent pas, justement quand ils cessent de sonder les gouffres mous d’une prétention pour le coup réellement abyssale.
De sa réponse dépend, plus que ma collaboration qui se fragilise on s’en doutera, la vie pleine et redoutable de Cancer ! plutôt que sa survie médiatiquement assistée sous la défroque d’une vieille putain maquillée que plus personne ne prend la peine de courtiser.
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